1910 : LE COUDRAY EST SOUS LES EAUX 

Nous sommes le 28 janvier 1910. La Seine en crue dévaste Paris et ses alentours. En cause ? La pluie, la neige et une forte tempête, qui ont fait dramatiquement grimper le niveau du fleuve. Pendant dix jours, l'eau ne cesse de monter. Il faudra trente-cinq jours pour que s'effectue la décrue. Au Coudray-Montceaux et à Morsang-sur-Seine, toutes les maisons et jardins situés au bord du fleuve sont envahis par l’eau. 

Les habitants se déplacent en barque. Il n’y a plus de gaz, plus d’électricité, plus d’eau potable… Les journaux n'arrivent plus, personne ne reçoit d'informations. Les ménages d’ouvriers se retrouvent sans travail, l'accès aux usines leur étant interdit pour raisons de sécurité. Les denrées de première nécessité commencent elles aussi à manquer. Pour survivre, la ville se fait aider par les communes voisines. Des mesures sanitaires sont prises par le préfet de Corbeil, qui ordonne notamment de désinfecter les immeubles et de donner des jours de repos à ceux qui ont participé aux services de sauvetage et de ravitaillement. Encore aujourd'hui, une inondation d'une telle ampleur est redoutée par les autorités et les riverains du fleuve. On l'appelle crue centennale non parce qu'elle se produit tous les cent ans précisément, mais parce qu'il y a un risque sur cent qu'elle survienne au cours d'une année donnée.

De nos jours, les services de prévision des crues utilisent l’échelle du pont d’Austerlitz pour mesurer la hauteur de l’eau à Paris. Dans notre département, la mesure se fait au niveau du pont de Corbeil-Essonnes

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