LA GLACIÈRE DE MONTCEAUX
La glacière du Coudray est située à proximité du château de Montceaux et de l'église Saint Etienne de Montceaux, et se fond parfaitement dans le paysage… On distingue un petit dôme régulier recouvert de terre boisée et de feuillage, on devine à peine cette excroissance qui s’intègre parfaitement à l’environnement. Le but d’une glacière étant de servir de réservoir à glace, elle était construite sur des terrains secs sur lesquels on pouvait creuser le plus profond possible sans trouver d’eau, la glacière coudraysienne descend à plus de 7 mètres de profondeur.
De forme circulaire et d’un diamètre de 4 mètres environ, la glacière est construite comme un puits mais fermé par un dôme recouvert de terre et de feuillage pour garder la fraîcheur. Une fois certain de son étanchéité, la glacière était prête à stocker un maximum de glace. Pour ce faire, il était recueilli au plus froid de l'hiver la glace naturelle des étangs et rivières, puis on la transportait dans la glacière par son ouverture située au ras du sol et orienté vers le Nord toujours pour plus de fraîcheur.
Ancêtre de la réfrigération et de la congélation artificielle, la glacière permettait donc aux seigneurs du XVIème siècle de disposer, pendant la saison chaude, de glace pour rafraîchir des boissons, préparer des sorbets et principalement de conserver des aliments. Avant la mise au point de la réfrigération artificielle, la glacière était une cavité en maçonnerie dans laquelle on entreposait la glace naturelle, récupérée en hiver sur les plans d'eau gelés, afin d'en disposer pendant la saison chaude pour rafraîchir des boissons et conserver des aliments. Simple excavation naturelle, utilisée vraisemblablement dès la préhistoire, la glacière devient pendant l'Antiquité un bâtiment architecturé de forme variable, au gré des particularités régionales. Cependant, quel que soit le type de glacière, trois éléments la composent obligatoirement : une cuve (maçonnée ou en bois), équipée d'un puisard ou d'une conduite destinée à évacuer les eaux de fusion ; un couvrement, charpenté ou maçonné ; et enfin une porte, ou plusieurs formant sas, orientées vers le nord et servant au chargement et à la récupération de la glace. À partir du milieu du XVIIIe siècle, la glacière est souvent intégrée à la composition d'un jardin et on lui ajoute alors de petites constructions pittoresques appelées fabriques.
En Europe, de nombreux châteaux étaient équipés d'installations pour la conservation de la glace jusqu'à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, sur une vingtaine de glacières qui ont subsisté dans l’Essonne, celle du Coudray-Montceaux qui avait la chance d’être particulièrement bien conservée a été restaurée pour devenir un lieu de témoignage patrimonial.
Travaux :
Les travaux de rénovation de la glacière ont débuté en octobre 2021 pour une durée de 10 mois. Ce chantier s’est déroulé en plusieurs étapes ; après la protection du chantier, s’en est suivi la consolidation et la restauration de l’édifice. Cette partie des travaux est la plus délicate, puisque des phases d’analyse du terrain (carottage) mais aussi de recherche de traces d’emplacement d’emmarchements ont été effectuées. S’en est suivi un enlèvement de la couche supérieure de végétation et de terre – entre 10 et 20 cm épaisseur sur 35 m2, ainsi qu’une vérification de l’état du dôme, racines existantes - dessouchage des racines ; réalisation sur l’extrados de la voute d’une étanchéité multi couches. Après cette phase importante de consolidation, l’intervention à l’intérieur du dôme a été possible et notamment le nettoyage du parement en pierre par application de masque à la chaux. Toutes surfaces endommagées ou en défaut structurel ont été reprises. Une consolidation et une réfection par des joints à base de chaux et de sable a été réalisées. Le plus de cette rénovation est la fourniture et l’installation d’un ouvrage - miroir –dont l’objectif est de permettre une vision du fond de la glacière depuis la porte– système panoptique- structure acier et revêtement miroir. Dans un souci écologique et économique, l’éclairage à l’intérieur de l’ouvrage miroir fonctionne sur détection automatique. Pour finir, la réalisation d’un drainage sur la périphérie de l’ouvrage ainsi que la mise en oeuvre d’un revêtement géo textile et le renvoi des eaux de ruissellement sur l’espace vert proche ont été nécessaires.
L’aménagement paysager a ensuite été repensé dans son ensemble, avec la confection d’une allée piétonne en terre stabilisée et la plantation de plantes sauvages au pied de la partie émergente de la glacière. De plus, une grille en fer forgée a été posée faisant office de porte de la glacière. Un panneau de présentation et d’information a été installé devant l’édifice.




