09/11/2025

HARCELEMENT SCOLAIRE : EN FINIR AVEC L'IMPUNITE

Le 6 novembre a lieu la Journée nationale de lutte contre le harcèlement. En France, près d'un million d'élèves en sont victimes – mais la lutte contre ce fléau s'organise. Des institutions et associations aident les enfants victimes, qui ne sont plus seuls. Explications et conseils.
 
Le harcèlement est défini comme une violence répétée – verbale, physique, psychologique – exercée par un ou plusieurs élèves contre un autre qui ne peut se défendre. Elle se fonde sur le rejet de la différence et la stigmatisation (de l'apparence physique, de l'orientation sexuelle, d'un handicap, d'un centre d’intérêt…). Ce rapport de force et de domination, ainsi que la régularité des agressions, participent à l’isolement de la victime. Pour endiguer ces agressions, le ministère de l'éducation nationale a mis en place en 2021 un dispositif de lutte et de sensibilisation : le programme pHARe. Généralisé dans les écoles et collèges en 2022, il a été étendu aux lycées en 2023.
Si votre enfant montre des signes évoquant un début de harcèlement, ou s'il vous en parle, il est important que vous vous rapprochiez du chef d'établissement et/ou du CPE (conseiller principal d’éducation). L'équipe éducative pourra mettre en place des sanctions disciplinaires, ce qui est souvent suffisant. Au besoin, selon un décret paru en août, le harceleur pourra être transféré dans un autre établissement. Enfin, il faut savoir que le harcèlement scolaire est désormais reconnu comme un délit pénal. Les auteurs encourent jusqu'à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende.

Une Maison à connaître dans l'Essonne
Installée à Brunoy, la MPPF (Maison de prévention et de protection des familles) de l'Essonne est une structure à connaître. Cette unité de la gendarmerie est dédiée à la prévention et à la lutte contre les violences, dans le cadre intrafamilial mais aussi scolaire. Elle mène notamment des actions de prévention dans les écoles et collèges, avec plusieurs grands objectifs, comme l'explique le major Geoffrey De Giacomo, commandant d'unité de la MPPF : « Nos interventions visent à présenter les diverses formes de violences et à faire prendre conscience aux élèves que chacun d’eux peut être un harceleur ou l’a déjà été. Le but est aussi de sensibiliser à l’effet de groupe et de mettre en relief le rôle de chacun pour témoigner des faits ou les dénoncer ; et de permettre à des enfants victimes de se reconnaître et de libérer la parole. »
Lors de ces interventions, poursuit le commandant d'unité, « le gendarme peut recueillir le témoignage d’un élève souhaitant lui parler et il pourra en référer à la direction de l’établissement ». Les enquêteurs sont par ailleurs « spécialement formés pour les auditions de mineurs et ils possèdent une expertise pour les enfants pouvant présenter un handicap ou des troubles ». En fonction de la gravité des faits, ou si la famille le souhaite, une plainte peut être déposée immédiatement, en vue d’une enquête judiciaire.
 
Deux numéros gratuits et une appli à disposition
Deux lignes d'écoute et de conseil, gratuites et confidentielles, ont été mises en place :
> Le 30 20, numéro dédié aux témoins et victimes de harcèlement, est joignable du lundi au vendredi (sauf jours fériés) de 9 heures à 20 heures, et de 9 heures à 18 heures le samedi.
> Le 30 18, numéro dédié aux cas de cyberharcèlement, est disponible 7 j/7, de 9 heures à 23 heures. L'application 3018, téléchargeable gratuitement, propose un tchat, un questionnaire, des fiches pratiques, et elle permet de stocker des preuves.